• À Blois, c’est du sport !

    FRAD041_6_Fi_018_00759

    Blois.- Collège d’athlètes. Le lever (6 Fi 018/759).

     

    Avant l’arrivée de nouvelles pratiques sportives par équipes, qualifiées de « sport anglais », la gymnastique est la forme d’activité de base de la culture physique. C’est pourquoi, après l’obligation de la gymnastique et des exercices militaires à l’école primaire instaurée par le ministre de l’instruction publique au cours de la seconde moitié du XIXe siècle, ce sont les communes et institutions privées qui s’emparent du mouvement. Dès avant la création des Jeux olympiques modernes, elles développent ces activités et se dotent d’infrastructures qui contribuent à la pratique de tous.

     

    L’Union sportive blésoise est créée suite à l’assemblée générale du 1er mars 1901, et adhère le 22 mars 1903 à l’Union des sociétés françaises des sports athlétiques.

    On assiste peu à peu à la naissance de nombreuses sociétés sportives dans le département.

    La création du Patronage Notre-Dame des Aydes, émanant de l’œuvre Notre-Dame des Aydes fondée en 1859 par le chanoine Millet, date de 1907. À l’origine, c’est une société de gymnastique et de tir installée au 27 rue des Écoles, où se situe la grande salle des fêtes. Elle est baptisée Abeille des Aydes (ADA) en hommage à monseigneur Mélisson dont le blason est orné d’abeilles. Le premier grand concours national organisé par l’Abeille se déroule le 3 juillet 1910, en présence de 50 sociétés regroupant 2500 gymnastes.

    À sa suite, l’association amicale de la jeunesse blésoise (AAJB) voit le jour en septembre 1912. Des terrains sont achetés rue des Hautes Granges et des équipements sont installés 6 impasse des Hautes Granges, des équipes se forment, une salle des fêtes est édifiée.

    Après la Première Guerre mondiale, de grandes manifestations athlétiques, où le public peut assister à des présentations mais aussi à des épreuves entre sociétés, attirent les foules.

    Chacun soutient ses champions :

    Abeille des Aydes, Étoile Saint-Hilaire de Mer, Francs gars de la Cisse, Éveil de Contres, Étoile fosséenne, Avant-garde viennoise, Renaissance de Chaumont-sur-Loire, Alerte de Saint-Georges, Francs gars de Sologne, Étoile sportive de Cheverny, Espérance de Chouzy, la Pontilévienne, AAJB, Francs-Archers de Jeanne d’Arc d’Authon…

     

    Le 19 juin 1921, les championnats de France FGSPF (Fédération gymnique et sportive des patronages de France) se déroulent au stade des Allées, situé à la Noue. Ces championnats sont rarement disputés en province, mais l’installation matérielle du stade est remarquable et a convaincu les organisateurs.

    Sa création a été décidée en mai 1920 par deux sociétés sportives qui se sont associées pour l’aménager : l’athlétic football club blésois et l’association sportive du chocolat Poulain. C’est l’architecte paysagiste Édouard Redont qui en réalise l’équipement.

    Le Collège d’athlètes de Blois, qui pratique la méthode naturelle d’exercices physiques d’Hébert, s’y installe et organise le 18 juin 1922 le challenge de la ville de Blois entre trois des grandes sociétés de gymnastique. Le vainqueur est récompensé par une reproduction en bronze du Narcisse du musée de Naples. C’est l’association sportive Chocolaterie Poulain qui remporte le trophée.

    Le 13 août 1922, le challenge « Jean Miron de l’Espinay » et la coupe « Gloire à l’Alsace » sont disputés au stade des Allées, aujourd’hui stade Jean Leroi.

     

    En septembre 1929, les premiers travaux pour édifier un stade faubourg de Vienne débutent. Les terrains ont été achetés en octobre 1928 par Florent Georges Bénard, président de l’AAJB, grâce entre autres à des souscriptions de la population.

    Utilisé depuis un an par les clubs sportifs, le stade de Vienne-lès-Blois est inauguré le dimanche 17 mai 1931, sous la présidence d’Émile Morinaud, sous-secrétaire d’État à l’éducation physique. 3000 spectateurs assistent aux différentes épreuves du programme sur le terrain de l’allée des Pingres. La journée se termine par un banquet servi à 300 convives dans l’une des salles du château.

    Un album de photographies de Charles Lecomte, dédicacé par le président de l’AAJB, Florent Georges Bénard, nous permet de vous faire revivre la manifestation (11 Fi 5755-5777).

     

    Le cyclisme, sport très populaire depuis la création de la société vélocipédique de Loir-et-Cher en 1898, n’est pas oublié : le 3 juin 1934, l’AAJB va inaugurer le vélodrome Pierre-Tessier, jouxtant le stade, qui forme un anneau de 285 mètres sur 6 mètres de large.

    Quelques jours plus tard, le 17 juin 1934, c’est l’Abeille des Aydes qui inaugure son stade lors d’une grande fête sportive en présence de M. Thibaudeau, secrétaire général de la Fédération sportive des patronages de France, du capitaine Broust, représentant le ministre de la santé publique et de l’éducation physique, du général Sérot-Alméra, président d’honneur de l’Abeille et de monseigneur Audollent, évêque de Blois.

    L’ADA possède maintenant au 27 rue des Écoles un stade, une piste, un terrain de football et un tennis, près du palais des sports existant.

    De grandes compétitions sont régulièrement organisées sur ces stades par les différentes sociétés.

     

    Un album de photographies d’André Bienvenu (105 Fi 278/1-10), dédicacé par Jean Leroi, président du patronage de l’Abeille, témoigne d’un événement au stade des Allées qui a marqué le public : les championnats de France de gymnastique de la fédération sportive des patronages de France, les 16 et 17 juillet 1938.

    Sous le haut patronage d’Albert Lebrun, président de la République, et de Camille Chautemps, sénateur et vice-président du Conseil, le concours regroupe 6000 gymnases de 200 sociétés et 1500 musiciens.

    Le programme des fêtes précédant les championnats débute dès le samedi 9 juillet par une retraite aux flambeaux faubourg de Vienne. Le dimanche, c’est : exposition, concours, cavalcade, spectacle, attractions du cirque Amar et grand bal. Un concert est donné le mardi 12 juillet et une nouvelle retraite aux flambeaux se déroule le mercredi 13 juillet. Le programme du jeudi 14 juillet est plus protocolaire : revue des troupes, remise de décorations, fête enfantine puis pentathlon, concert, feu d’artifice et grand bal populaire.

    Le vendredi 15 juillet, des cercles de trompes de chasse donnent un concert après l’arrivée des sociétés de gymnastique. La journée du 16 juillet est marquée par la réception du drapeau fédéral et des drapeaux régionaux à la gare avant le début des championnats et s’achève par des concerts et une grande fête de nuit gymnique et musicale. Le dimanche, après l’hommage aux morts de la Grande guerre et la messe des gymnastes, les sociétés défilent en ville devant les façades et devantures fleuries avant de rejoindre le stade.

    Toute l’après-midi, les exercices et mouvements d’ensemble se succèdent et le festival s’achève à 18 h devant 25000 spectateurs.

    Après les allocutions, la lecture du palmarès et la remise du drapeau fédéral à La Flèche de Bordeaux, un banquet officiel est servi au château et c’est une grande fête de nuit qui clôture, place du château, la mémorable journée du 17 juillet 1938.

  • Galerie d'images

    • AD 41 - 6 Fi 018/759
    • AD 41 - Broch 1710
    • AD 41 - 6 Fi 018/465
    • AD 41 - 75 Fi 115
    • AD 41 - 6 Fi 018/758
    • AD 41 - Broch 2868
    • AD 41 - Broch 2868
    • AD41 - 6 O 018/221/1
    • AD 41 - 112 Fi 018/276
    • AD 41 - 112 Fi 018/275
    • AD 41 - 11 Fi 5758
    • AD 41 - 11 Fi 5776
    • AD 41 - 11 Fi 5759
    • AD 41 - 11 Fi 5763
    • AD 41 - 11 Fi 5773
    • AD 41 - 105 Fi 278/1
    • AD 41 - 105 Fi 278/5
    • AD 41 - 105 Fi 278/6
    • AD 41 - 105 Fi 278/7
    • AD 41 - 105 Fi 278/8